Découvertes ou résurgences de propos ou de souvenirs au fil de mes visites, promenades et recherches
Ce jourd'hui seize mars de l'an deux mille seize.
Depuis plus de deux ans maintenant, au fil des saisons, plus en hiver où les caprices de la météo commandent le repos pour les travaux des champs, je parcours les routes langonnaises en quête de renseignements, de documents et autres confidences des uns et des autres.
Le but premier de ce site était d'abord de mettre à disposition de tous cette histoire du vieux Langon d'Yves Cariou. Ce fut chose faite en premier lieu, et c'était le résultat d'un besoin personnel de rappeler et de faire perdurer le souvenir et les travaux d'un ami de longue date depuis longtemps expatrié au Liban et disparu voici déjà plusieurs années. Mais pourquoi s'arrêter en si bon chemin?
Il eut été un peu court de s'en tenir juste à cette seule diffusion... et mon travail était terminé!
Rapidement j'ai ressenti la nécessité d'aller plus loin, de redécouvrir le pays de mon enfance, de refaire les chemins de ma commune, de ma paroisse et de ma mémoire... qui, comme chacun sait, tombe rapidement en déliquescence avec l'âge si un minimum d'efforts ne vient pas l'entretenir. Mais, point n'est besoin de chercher bien loin et les sujets affluent naturellement au fil de mes pensées
et de mes pérégrinations comme vous avez pu le constater.
- Entre parenthèses, merci à vous tous langonnais qui me recevez avec autant de gentillesse pour ne pas dire d'affection pour certaines ou certains plus anciens. Des langonnais que je redécouvre ou apprend à connaître pour les plus jeunes qui voient arriver ce barbu inconnu sur le moment mais rapidement identifié dès que je les renseigne sur mon ascendance, moi, le fils de "Madame Dandé"
l'institutrice qui - c'est très souvent le cas - leur à fait la classe et dont ils gardent un souvenir aigu. -
Ceci dit, je me propose dans cette page d'aborder certains sujets, de relater certains propos ou souvenirs, pas assez denses, manquant de corps ou de contenu vérifiables pour faire l'objet d'une page spécifique, parfois amusants, mais qui valent malgré tout le détour... Ce sera à vous d'en juger... de rectifier ou de compléter ces propos.
Dans le
chapitre VI de l’Histoire du Vieux Langon de Yves Cariou, celui-ci mentionne :
« Du côté de la Vilaine sont les vieux manoirs de la Guimasserie et de
la Bimaye, vieilles maisons décrépites du bourg actuel (1955) … ».
Et il précise « La Guimasserie avec sa tourelle et ses deux pavillons,
avait appartenu aux Crousil, seigneur du Volay, au
XVIIème siècle ».
Tout authentique
langonnais d’aujourd’hui situe, sans hésiter, La Bimaye : à cinquante mètres au-dessous
du café des Tilleuls, à deux pas de l’école publique et de l’ancienne mairie.
Mais qu’en est-il de la Guimasserie ? Je crois pouvoir affirmer que, voici encore
deux mois, plus aucun de nos compatriotes n’aurait pu désigner son emplacement.
A partir
d’une photo prise en 1950 – photo ci-contre - par Auguste Meilleray
(fils) et une observation approfondie de quelques cartes postales, nous pouvons
situer avec certitude l’emplacement de ce manoir en contre-bas de la place de l’église.
La forme caractéristique de la tourelle, dont parle Yves Cariou, ne permet
aucun doute à ce sujet. Cette tourelle apparait sur une première carte postale
du début du XXe siècle (Photo), puis sur une autre, de façon plus discrète,
des années 50 (photo). Enfin, un troisième document – de mauvaise
qualité certes – nous fait entrevoir cette tourelle en piteux état semble-t-il,
peu de temps sans doute avant sa destruction ; il s’agit d’un article du
journal Ouest-France du 11 octobre 1960, où elle apparaît en arrière-plan sur
une photo représentant « la fanfare du 21e B.C.P., donnant une
aubade place de l’église ». (Document).
Si La
Guimasserie appartenait « aux Crousil, seigneur du Volay, au XVIIème
siècle », nous savons que sa dernière locataire fut Adélaïde Danet dans les
années 50/60, avant qu’elle ne soit démantelée et en partie intégrée à la
propriété du café des Tilleuls.
Pour compléter cette rubrique, précisons que, hormis l'Histoire du Vieux Langon de Yves Cariou, je n'ai eu accès à aucun document officiel évoquant La Guimasserie. Je peux simplement préciser qu'un article du journal Ouest-France du mois d'avril 1964 fait état que lors d'une réunion du Bureau d'Aide Social du 5 avril, le dit Bureau donne "prorogation pour un an, en raison des opérations de remembrement, du bail de la parcelle dite« La Guimasserie » louée à M. A. Meilleray du Faô ; prorogation pour un an et pour la même raison du bail consenti à M. le Recteur pour diverses parcelles ayant appartenu à l’ancienne Fabrique* "
- Terrains situés entre la Bimaye, le presbytère et la Gremérie -
* La fabrique: Au lendemain de la Révolution, établissement public du culte catholique qui relève de l’autorité ecclésiastique et dépend directement de l’évêque et du curé de la paroisse qui la dirige, instrument d’administration pour le service public des cultes
Sur la
même carte postale des années 50 où se noie la tourelle de la Guimasserie,
trône dans toute sa splendeur un autre immeuble aujourd’hui disparu (photo).
Voici l’essentiel
de son histoire en quelques lignes :
Edifié
vers 1930, la famille Touillé en fut le propriétaire. Il comportait un
rez-de-chaussée dont l’assise se trouvait en contre-bas (au niveau de la
Guimasserie), surmonté de trois étages dont la façade donnait sur la place de l’église
(photo N°2) ; le premier étage, de plain-pied avec la place, aménagé en
commerce, était loué à Quentin Bocherel qui y tenait une boucherie - boucherie
qu’il transféra juste avant la guerre de 39-45, pour l’installer dans un nouvel
immeuble au haut du bourg (photo N°3) – il fut alors remplacé par un autre
commerce tenu par Marcel Hamon, sabotier.
Cependant,
l’immeuble, construit sur le sable et sans réelles fondations, accusa rapidement
des signes d’instabilité qui le menèrent inexorablement à une destruction
programmée et effective en 1959… Il aura tout juste tenu une trentaine d'années !
Avant que d’être racheté par la commune, le Bézy était
une ferme appartenant à la famille Jean Grammont.
En septembre 1950 s’y installaient comme fermiers Eugénie
Chaumont et François Dandé. Ils succédaient à la famille Albert Guérin qui partageait
les bâtiments avec Quentin Bocherel ; ce dernier, boucher dont le commerce
se situait place centrale au haut du bourg, y avait son atelier d’abattage.
Cette famille Guérin n’occupa les lieux que trois
ans ; elle fut elle-même précédée par une autre famille un peu
particulière dont l’un des membres eut une notoriété très singulière.
Durant la dernière guerre, le gouvernement de Vichy mit
en place une politique de retour à la terre qui perdurera après
l’armistice ; c’est dans ce cadre qu’une famille Léger, originaire de la
région parisienne s’installe au Bézy à la Saint Michel 1945 pour tenir la ferme
de Jean Grammont. Celle-ci ne resta que deux années à pratiquer ce nouveau métier.
Ne s’improvise pas agriculteur qui veut : monsieur Léger père était précédemment
tourneur chez Renault.
Mais le propos de cette chronique concerne l’un des fils
de cette famille Léger : Lucien. Inconnu du grand public à l’époque,
Lucien Léger le fut avec fracas vingt ans plus tard par le meurtre d’un enfant
en 1964. Suite à ce crime, connu de tout le pays sous le vocable
« d’étrangleur », ce fut le prisonnier français dont le séjour
derrière les barreaux fut le plus long de toute l’histoire en France.
Né en 1937, à 8 et 9 ans, durant deux ans, Lucien usa ses
culottes sur les bancs des frères maristes à l’école St Jean Baptiste sur la
lande. Pour l’avoir côtoyé, Bernard Rouaud de la Frébaudais se souvient très
bien de cet écolier déjà hors des clous à l’époque, et garde en mémoire les
pratiques scatologiques pour le moins surprenantes de ce camarade…de là à dire
que ces penchants étaient prémonitoires de ce qui advint par la suite ...?
Lucien Léger est décédé en juillet 2008. Pour en savoir plus
On retiendra qu’à
la suite de ce meurtre, lors des investigations inhérentes au procès,
l’appareil judiciaire remontant tout le parcours du jeune Lucien, Isidore
Renouard élu maire de Langon en 1947 alors que la famille Léger habitait
encore le Bézy, et toujours maire de la commune lors de l’assassinat, fut sollicité
dans le cadre de l'enquête.
Avant que les saisons ne voient nos collines et nos vallons ponctués de bottes - de foin au printemps et de paille en été - aux formes et aux couleurs variées, ce n'était pas le cas dans nos campagnes voici quelques décennies. Ces mêmes bottes sont en général ramassées et remisées à l'abri sous de grands hangars ou des bâches...avant, la norme était la barge. Barges de foin ou de paille, celles-ci jouxtaient écuries et étables, prêtes à l'emploi; foin comme fourrage pour l'hiver, paille pour la litière, cette dernière d'ailleurs parfois remplacée par des ajoncs. (Entre parenthèses, "tirer" de l'étable un fumier composé de ces derniers, n'était pas une sinécure ! Pour m'y être attelé, je connais le sujet.)
Souvent la taille des barges était en adéquation avec l'importance de la ferme; c'était avec le cheptel, vaches, bœufs, chevaux, un des éléments qui posait son propriétaire et un point de références visuel de l'exploitation.
Ce qu'on a peut-être un peu oublié, c'est que le choix de la barge n'était pas réservé uniquement au foin et à la paille : le fagot aussi pouvait se conjuguer de cette manière. Cheminées - et fours chez beaucoup - étaient le commun de toutes les fermes, chauffage et cuisine se faisaient au bois, et pour allumer le feu, il fallait bien du "petit bois". C'était l'une des activités de l'hiver que d'aller émonder les arbres, plutôt les chênes d'ailleurs, bois d'excellence en la matière, et de faire des fagots que, souvent, l'on mettait en barge pour les mettre à sécher. Fagots que l'on utilisait parfois comme couvre-sol sous la paille ou le foin.
1926
Comme pour la paille et le foin, la barge de fagots avait donc toute son importance, et contribuait à flatter l'amour-propre de leurs propriétaires.
Ainsi au Vaulay, à gauche, pour graver le souvenir sur la pellicule
on n'hésitait pas à mettre la barge de fagot en arrière-plan !
A droite, érection d'une barge de fagots chez Ernest Delannée au Vaux.
- Cliquez sur les photos pour les agrandir -
1975
Vous avez dit "fagot" : souvenirs d'un langonnais :
Moi aussi j'en ai émondé de chênes et fait la barge.
Anecdote:
Le
jeudi après midi nous, les "garçailles" ( moi et mes cousins) devions
remplir la huche à bois avec deux fagots et des attelles (pièce de bois
d'environ 50 cm) pour que le lendemain (vendredi jour de
poisson) la grand-mère puisse faire un bon feu pour y cuire la galette
accompagnée des sardines grillées qui demeurait notre seul repas. Il en
était de même quand ma tante faisait le pain, il nous fallait alimenter
en fagot et bois le four.
Tout ça c'est du passé aujourd'hui alimentant la nostalgie.
Merci de me permettre de me replonger dans mes racines de temps en temps.
Compte-rendu d'une excursion à Langon le 13 juillet
1919 par les enfants de la Maîtrise "La
Salvatorienne" attachée à la Paroisse Saint-Sauveur de Rennes :
"Le dimanche 13 juillet, la Salvatorienne excursionnait à Langon. Dès 5h.1/2 , tous les membres de la Société réunis à la gare, at-tendent avec impatience le train de Redon...
2021... Jean-Yves Gauvin, actuel et dynamique Président du Club des Retraités de Langon désespère : "Quand donc retrouverons-nous la liberté de nous rassembler ?
Comme toutes les associations, "Les Ajoncs d'Or" ne dérogent pas à la règle: plus de réunions. Un seul espoir, que cette COVID-19 disparaisse au plus vite et redonne à ses membres la possibilité de reprendre leurs bonnes habitudes et de se retrouver enfin !
Pour rappel l'Association "Les Ajoncs d'Or" date de 1977. Voici la première page du registre des comptes-rendus des réunions avec la composition du premier bureau :
Nous avions deux beaux châtaigniers dans un champ tout
près du village de Tréau. Les plus anciens se souviennent, les années d'après
guerre furent difficiles, tout était bon pour garnir les assiettes; nous
habitions alors le Grand Clos et appréciions les topinambours qui d'une année
sur l'autre repoussaient dans lopin de terre jouxtant notre maison.
Topinambours, rutabagas et choux verts, nous ne faisions pas les fines bouches,
et même, ces derniers excitaient agréablement nos papilles lorsqu'ils étaient
accompagnés d'un "morcé" de
lard salé.
Mais les châtaignes ! Du nanan. Chaque année, à la saison,
nous nous rendions à pied jusqu'à Tréau (env. 5km.) avec une brouette et
ramenions les précieux fruits que nous savions conserver dans notre cellier
tout au long de l'hiver.
Ah ! Ces châtaignes grillées sur les braises dans une
poêle ad hoc percée de trous et posée
sur un trépied. Et ces autres bouillies dans des pots en fer émaillé où elles
mijotaient lentement au coin du foyer… avec du pain et du beurre, je ne vous
dis que cela ! Nous chantions alors "La ronde des châtaignes" de Théodore Botrel : Ohé, la paludière ! / Par où donc courez-vous ? / Je vas à la clairière / Où l'on danse au biniou / Mon bon ami Jean-Pierre / M'a donné rendez-vous / Pour manger des châtaignes avec du cidre doux.
Pour la mélodie cliquez à droite.
Et puis le temps à passé, vint le remembrement qui nous
arracha ce trésor pour le remplacer du côté du Blorset par une pièce de terre
inculte, royaume de l'ajonc et du genêt.
Ce n'est pas sans raison qu'existe encore à Redon la
Foire Teillouse. La terre siliceuse de Pays Redonnais propice à la culture du
châtaignier connait depuis des lustres cette culture et cet engouement pour la
divine et nourricière châtaigne. Même si à une époque, pour des raisons
inattendues on craignit pour sa survie - voir cet article paru dans la presse
en 1889 intitulé "Disparition des châtaigniers" – les décennies qui
suivirent ne semblent pas avoir été sérieusement affectées par cette crainte.
Et cet important complément nutritionnel pour les populations laborieuses ne
faisait pas défaut en cette première moitié du XXe siècle comme nous le
confirme cet autre document de 1942 où il apparaît que Langon n'était pas en
reste au niveau de cette production :
L'OUEST-ECLAIR - Edition de Nantes - Vendredi 30 Octobre 1942 : LE PROBLEME DU RAVITAILLEMENT
Le délégué Départemental des Fruits et Légumes, M. Joseph Bouyer, l'actif vice-président de la Fédération des Maraîchers, a réussi, après de longues et nombreuses démarches, à obtenir un meilleur approvisionnement du marché nantais. Il a, en particulier, obtenu qu'un stock de cent tonnes de châtaignes de la Région de Redon soit alloué à la ville de Nantes.
Dès hier, un camion a rapporté de Langon (I.-et-V.) douze tonnes de châtaignes (premier arrivage) qui ont été réparties entre les commerçants nantais. Les châtaignes doivent être obligatoirement être vendues à la taxe.
Et, pour être complet sur ce sujet, outre les spécimens
greffés, aux fruits de belle taille, de sujets isolés qui ponctuaient nos haies
(nombreuses avant le remembrement), il y avait sur le territoire langonnais de
nombreuses châtaigneraies faites de plantations serrées (comme sur cette photo)
de plus ou moins jeunes châtaigniers destinés à un usage plus artisanal tels
que la construction ou les poteaux de clôture (comme on le sait le bois de
châtaignier est quasi imputrescible et peu prisé des insectes). Et, nous avions
encore dans les années cinquante, notre cerclier M. Palussière à la gare.
Monsieur Palussière qui s'approvisionnait dans une des
dernières châtaigneraies encore existante à Langon et que tout le monde
connait, située entre le Bourg et les villages de Heinlé et du Vaulay*,
surplombée au Nord-Est par le cimetière et coupée au Sud par la voie de chemin
de fer.
*Le Vaulay : J'insiste à nouveau sur l'orthographe - dévoyé avec le temps - de certains villages de Langon. Vaulay, comme Brulay ou Coudray avec AY à la fin et non AIS !
Après l'abdication de Napoléon Ier le 4 avril 1814, le premier traité de Paris réhabilite Louis XVIII et les alliés coalisés contre l'Empire décident de ne pas occuper le pays vaincu.
Après les Cent-Jours, ce fut tout autre, le deuxième traité de Paris du 20 novembre 1815 imposait des sanctions financières et l'occupation du territoire français. Si la Bretagne était en grande partie épargnée, ce ne fut pas le cas de Langon qui subit l'occupation des Prussiens. - Voir la carte ci-contre - Ce dernier traité stipulait, entre autre, l'entretien de l'armée d'occupation.. Les troupes
étrangères devaient être nourries et logées : "Par la convention additionnelle au traité du 20 novembre 1815, la France s'engage à régler les dépenses de bouche, d'habillement et de casernement des armées d'occupation alliées. L’État royal ne possédant pas assez de réserves pour faire face aux dépenses, il délivre la possibilité aux communes d'utiliser les centimes additionnels des impôts pour les affecter aux dépenses
de casernement. Le ministère de la Guerre annonce qu'il ne prendra en charge les dépenses liées à l'occupation qu'à compter du 1er février 1816"
Cette occupation fit l'objet de contraintes et de brimades comme le relate Léon Vignols dans son opuscule intitulé "Les Prussiens dans l'Ille-et-Vilaine en 1815" (Rennes - Imp. de la Dépêche Bretonne - 1895) .
"Les paysans sont exaspérés de l'exigence et des mauvais traitements des troupes, malgré qu'ils leur donnent non seulement tout ce qui est prescrit par le règlement, mais encore tout ce qu'ils ont à leur possession. »
Et les communes, pauvres en général eurent bien du mal à se faire rembourser par l'état. Voici ce qu'écrivait M. le Préfet de Rennes au Sous-Préfer de Redon le 2 janvier 1818 : « M. le maire de Langon m'a écrit pour demander que les fournitures faites aux troupes prussiennes et aux troupes royalistes en 1815 fussent remboursées immédiatement. Je vous prie de faire
connaître à ce fonctionnaire que la Commission départementale créée par la loi du 28 avril 181G sur les finances, a arrêté un ordre de payement qui sera suivi exactement. Les dépenses des troupes royalistes seront soldées dans le courant du 2e trimestre de l'année 1818, et les fournitures aux Prussiens seront payées par parties et successivement au fur et à mesure de la rentrée des fonds, — qui seront perçus pour cet objet sur les exercices 1817 et 1818, en conformité de l'ordonnance royale du 5 février dernier.
»
Vente qui nous laisse un peu perplexe - et nous interroge - pour plusieurs raisons.
Quand en 1844, les terres de la Gaudinais furent mises en vente, la surface indiquée des biens s'établissait à 148 hectares; la mise en vente de 1872 nous donne une surface de 195 hectares. On comprend très bien que la propriété ait acquis de nouvelles terres. Ce qui paraît plus surprenant, c'est que la vente de 1844 comprenait en même temps que les terres, celle du château que nous connaissons toujours; ce qui ne semble pas être le cas en 1872. A moins que le propriétaire ne désigne comme "Maison de maître" le château vendu en lot spécifique avec une surface d'une quinzaine d'hectares - "Une retenue comprenant maison de maître, près de la gare de Beslé, avec dépendances, cour, jardin, verger, avenue, pépinières, cerclières, bois,
prairies, terres en labour, contenant près de 15 hectares" -
Plus surprenant, la vente de 1872 inclus la Briqueterie - "qui pourrait être vendue séparément avec un lot de terre de quatre hectares" - . On sait qu'en 1864 la Briqueterie appartenait à un M. Thélohan qui à l'époque améliorait les techniques de fabrication : Lire. Faut-il en déduire que ce M. Thélohan était le propriétaire de l'ensemble et donc le châtelain de l'époque... sans doute?
Enfin, si la vente de 1844 nous précise qu'elle comprend "Six métairies et une petite ferme", elle ne nous donne pas d'indications sur leurs situations et leurs noms; informations comblées dans la mise en vente de 1872 qui nous donne (sauf pour la petite ferme) le nom des six métairies : la Retenue, la Drionais, la Couailleraie, la Gourdellerie, la Haute-Gaudinais et la Chenac.
Si nous connaissons encore aujourd'hui la Drionais, la Couailleraie et la Chenac, bien malin qui pourra nous situer Retenue, Gourdellerie et Haute-Gaudinais... à moins que parmi les lecteurs de ces paragraphes ne se trouve le spécialiste qui pourra nous renseigner ! Mail :
Voici à nouveau deux publications légales, parues dans le Journal d'Ille-et-Vilaine; mise en vente de biens au cours de l'année 1863. Ces mises en vente présentent toujours de nombreux intérêts, elles nous donnent entre autre des renseignements sur les patronymes de l'époque ainsi que les noms et appellations attribués à des lieux-dits ou des parcelles de
terrains. Toute parcelle ou ensemble de parcelles avait un vocable, était désignée par un nom précis qui perdure sans doute, mais souvent oubliée des dernières générations occupées à d'autres tâches que celles de leurs ancêtres et souvent expatriés.
Il est bon de retrouver ces appellations aux noms évocateurs ou fleuris comme "Roche-Poisson", "Taies fleuries", "Les Chatelles" , "Clos Jarnier", ou "La Sente-au Meunier"...
Samedi 25 Avril 1863.
Etude de Me Thélohan, avoué
à Redon.
VENTE
SUR SAISIE IMMOBILIÈRE.
Les
biens ci-après désignés ont été saisis à la requête du sieur Louis Peigné,
marchand, demeurant et domicilié à Nantes, ayant pour avoué Me Prosper Télohan,
demeurant à Redon, rue de l’Union; sur le sieur Jean Blanchard, fils, ancien marchand, actuellement cultivateur,
demeurant et domicilié àla Chenac,
commune de Langon, arrondissement de .Redon, par procès-verbal de Hamon,
huissier à Redon, en date des trois, quatre et cinq février dernier, visé 1e
même jour pat monsieur le maire de la commune de Langon, enregistré à Redon le six
du même mois, et transcrit, ainsi que la dénonciation qui en a été faite au
saisi, le dix, au bureau de la conservation des hypothèques, à Redon, le
vingt-et-un du même mois, volume neuf, numéros vingt-et-un et vingt-deux.
Etudes de Me Gaultier, notaire à Langon et de Me Gayet, avoué
à Redon..
VENTE D'IMMEUBLES - Sur licitation
ENTRE MAJEURS ET
MINEURS
Le jeudi onze
juin mil huit cent soixante-trois, neuf heures du matin, en l'étude et
par le ministère de Me Gaultier, notaire à Langon.
En exécution
d'un jugement rendu par le tribunal de Redon, le quinze avril mil huit cent
soixante-trois.
Entre : 1° le
sieur François Lebreton fils, marchand ; 2° Joseph Lebreton, sabotier, les deux demeurant et domiciliés au
bourg de Langon, demandeurs, ayant pour avoué Me Gayet;
Et le sieur François Lebreton père, cultivateur,
demeurant à Langon, et Pierre Geffray,
cultivateur, demeurant et domicilié
en ladite commune de Langon, ledit Geffray agissant en qualité de
subrogé-tuteur de Philomène et
Louise-Marie Lebreton, mineures, se trouvant en opposition d'intérêts avec
leurs père, défendeurs, Me Le Bricquir, avoué.
En présence du
subrogé-tuteur ou lui dûment appelé.
Le château de Corbinières fut construit en 1861. Un article paru dans le journal d'Ille-et-Vilaine datant du 26 décembre 1861 nous donne ce renseignement où nous trouvons également le tout nouveau propriétaire des lieux : "C’est au point où elle se
fraye un passage entre deux collines, - on parle ici de la voie de Chemin de Fer - dont l'une
est couverte des beaux bois verdoyants de Bœuvres, tandis que l'autre, dominant l’eau de
plus de 100 mètres, offre l’apparence austère de nos landes bretonnes. On
dirait un désert, si l’on ne voyait à travers les roses bruyères le château
moderne que fait bâtir le général Ridouel,
qui, tandis qu’il protège à Rome la Papauté, défriche ici 70 hectares de landes."
Mais qui était ce brave général Ridouel? Un illustre... oublié de tous les langonnais semble-t-il.
Mis à la retraite en décembre 1863, il ne rentre en France qu'en novembre 1865 où on lui confie à nouveau un poste avant qu'il ne soit mis en disponibilité définitive qu'à partir de janvier 1867.
Théodore Ridouel est né le 25 juillet 1806 à Acigné (35) - Saint-Cyrien, il fut général de Brigade, général d'Empire.
Promotions, nominations, états de service
1852 : par décret du 9 janvier, nommé dans la gendarmerie, chef de bataillon au 1er régiment de la légion
étrangère.
1856 : colonel du 13e
régiment d'infanterie de ligne, nommé à la présidence du 1er Conseil
de guerre de Paris et promu dans la Légion-d'Honneur
1859 : élevé au rang de général de brigade, commandant le 13e régiment d'infanterie de ligne. - Président du 2e
Conseil de guerre à Paris
- 31 mai, Général nommé au
commandement de la 2e brigade de la 4e division
d'infanterie de Paris
- juin, ordre de mission pour l'Italie
sous les ordres du général Fririon. Général Ridouël alors commandant de la 2e
brigade de la 3e division d'infanterie de ligne. Sous ses ordres, le
57e de ligne à Paris, caserne Lourcine, de Lisieux et au fort
d'Ivry; ainsi que le 62e de ligne, aux forts de Bicêtre, de
Montrouge, de Vanves et au poste-caserne N° 7.
- décembre, nommé président du
Conseil de révision permanent de la 1ère division militaire de Paris
1860 : septembre à Rome à la tête de la
2e brigade du 62e de ligne, les troupes françaises
reprennent la dénomination de division d'occupation d'Italie
1861 : par décret du 27 décembre, élevé
au grade de commandeur dans l'ordre de la Légion-d'Honneur.
1862Mai, le corps d'occupation de Rome est réduit à une division, le général
Ridouël commande la 3e brigade.
1863 : décembre, mise à la retraite par
le ministre de la guerre.
1865 : novembre, la 3e
brigade du général Ridouël est supprimée à Rome. Celui-ci rentre en France où
il est nommé commandant de la subdivision des Bouches-du-Rhône.
1866 : mis en disponibilité par décision
impériale du 27 décembre
Propriétaire à Noyal-sur-Vilaine
Décembre 1860; le service vicinal
départemental est autorisé à exploiter des carrières dites de la
Châtaigneraie-du-Tertre situées à Noyal-sur-Vilaine sur un terrain appartenant
a "M. Ridouël (Théodore), général, demeurant à Rome"
Tombe du général
Théodore Ridouel
Il part en retraite à Langon, retraite qu'il avait préparée en achetant ces 70 hectares de lande sur les hauts de Corbinières où il fit construire le château que nous connaissons et où il décéda le 13 juin 1882 à l'âge de 75 ans.
Il est inhumé dans le cimetière de Langon où il est difficile de ne pas trouver sa tombe, solide monument de granit reconnaissable au milieu de toutes les autres sépultures avec la croix la plus haute de toutes,
Décédé en 1882, sa veuve, née Gandon des Alliers, cédera en 1885 le château - qui sera vendu en adjudication- à la famille du Halgouët.
Nouvelle publication légale dans le Journal d'Ille-et-Vilaine, cette fois-ci en 1868.
Il s'agit là de la vente de biens de mineurs des enfants Daniel, orphelins de Joseph Daniel et Anne Nevou, ainsi que de leur soeur majeure Anne-Marie Daniel.
Là encore, cette publication nous renseigne sur des noms de familles disparus, depuis, des registres langonnais (Trévin, Guihot, Grivel, Desbois, Pavin, Billiard...); de noms de lieux-dits, peut-être encore connus des riverains actuels, des parcelles en question (Les rochers de Faix, le domaine du Savetier - avec la croix du même nom - Barreneuve, le pré des Guichets à Cahan, le Bignon à la Mouchai(e), le domaine de la Hayais à Radineuf, la Roche-aux-Lartais, les prés Auvêques et le domaine de la Boullaie à la Glénai(e), le domaine du Nabucet, le Jardin de la Gaudichonnerie - village disparu - le Sourdiant...)
On y trouve aussi des orthographes différents de noms de village : Mouchaie, Glénaie ou Glénais. Et l'on parle du chef-lieu pour citer le Bourg. Et notez cette
particularité qui n'a plus cours : "terres vaines et vagues"
ANNONCE
JOURNAL
D'ILLE-et-VILAINE - Jeudi 23 Avril 1868
Etudes de M‘ THELOHAN, avoué à Redon, et de Me GAULTIER, notaire à Langon.
VENTE
DE BIENS DE MINEURS.
En
exécution d’un jugement rendu sur requête, par le tribunal civil de première instance
de l’arrondissement de Redon, onze mars mil huit cent soixanle-huit,
homologatif d'une délibération du conseil de famille des mineurs ci-après
nommés, constatée le trois février dernier, par M. le juge de paix du canton de
Redon, il sera procédé a la vente aux enchères publiques des im- meubles
désignés ci-dessous, à la requête 1° du sieur Julien Nevou, cultivateur, demeurant et domicilié au village du Vaux, en la commune de Langon, agissant
en qualité de tuteur datif de Julien,
Joseph. Jean-Marie, François et Louis Daniel, enfants mineurs, issus du
mariage de feu Joseph Daniel et Anne
Nevou ; 2° de Anne- Marie Daniel,
fille majeure, sœur germaine desdits mineurs, cultivatrice, demeurant et
domiciliée avec ceux-ci au village de Cahan,
en la même commune, ledit tuteur et ladite Anne-Marie Daniel ayant pour avoué
M® Thélohan.
Une publication légale dans le Journal d'Ille-et-Vilaine en 1864.
De cette publication - concernant la succession de Jean-Marie Boutet, propriétaire d'une auberge au Pâtis Vert - ressort de nombreuses informations dignes d'intérêt.
A la lecture du détail de la mise en vente comportant 41 lots, on peut déjà constater la réelle importance du patrimoine immobilier du sieur Jean-Marie Boutet. Ensuite, la manière utilisée à l'époque pour désigner un lot - ou une parcelle de terrain - était tout à fait originale. N'oublions pas qu'à Langon la refonte du plan cadastral était encore toute récente et que pour
situer une parcelle de terrain ou même une maison, les anciennes habitudes étaient tenaces; c'est ainsi que pour localiser ces derniers on prenait en considération leur orientation ainsi que les noms des propriétaites adjacents. Exemple, pour le lot N°1 : "Cinq ares quatre-vingt-dix centiares de labour dans la vigne de la Roche, joignant du levant les jardins, du midi enfants Julien Riaud,du couchantJean Lollivier."
D'autre part ces 41 lots mis en vente étant disséminés sur un territoire allant de la Vilaine jusqu'aux confins de la commune de Brain ainsi que de Tréau à la Louzais, cela nous renseigne d'une part sur les lieux-dits du quartier, d'autre part sur les noms de familles habitant ce secteur à cette époque. De plus certains termes et expressions, devenus obsolètes, peuvent avoir besoin d'une
traduction.
Lieux-dits : les anciens se souviennent qu'à la campagne tous les secteurs, champs, prairies, landes, marais, etc; avaient une appellation locale. C'est ainsi que l'on trouve ici : "Le domaine de la Roche" - "Les clos Gaudin" - "La lande de Fouesnard" - "La lande de Touchard" - "Le parc à Lingchamps" - "Le clos Robin" - "La chaintre* de Touchard" - "La
prairie de Trémeur" - "La Fontenelle" - "Le petit domaine de la Couailleraie" - "Le pâtis de la Couailleraie" - "La Basse Couailleraie" - 3Le jardin des abeilles" - "Le pré du Pont-Riou" - "Le domaine de la Douve sur le Housvoy" - " Le pré du Mottay" - "La rue des Maisons" - "Rosidel"
Fabrique (de Brain) : La fabrique dans son sens ancien est l'ensemble des biens et revenus qui permettent la construction de
l'édifice puis l'ensemble des biens et revenus de l'église - communauté locale qui officie dans le bâtiment construit.
Droit d'échelage : Droit de poser à titre de servitude réelle une échelle sur la propriété d'autrui pour construire ou réparer un mur non mitoyen contigu aufonds servant*.
Réage d'abas : a priori terres inondables lors de grosses pluies.
Pressoir réservé : nous ne trouvons pas d'explication sur le terme de "réservé", par contre, l'on peut penser qu'il s'agit d'un pressoir à vin; le lot N°1 fait état des vignes de la Roche et nous savons qu'il y avait de la vigne à Langon à cette époque.
ANNONCE
JOURNAL
D'ILLE-et-VILAINE - Mardi 19 Avril
1864
PUBLICATIONS
LÉGALES.
Eludes de M~
GAYET, avoué, et de
M‘BERSIHAND, notaire à Redon.
VENTE
D’IMMEUBLES SUR LICITATION, ENTRE MAJEURS ET MINEURS.
Le dimanche 8 mai 1864,
une heure après- midi, et jours suivants, s'il y a lieu, en la demeure du
sieur Jean-Marie Boutet, au Pâtis-Vert, commune de Langon, et par le
ministère de Me BERSlHAND, notaire à Redon.
En exécution
d’un jugement rendu par le tribunal de Redon, le 16 mars 1864, entre Jean-Marie
Boutet,aubergiste, et Yvonne
Clavreux, sa mère, les deux demeurant au Pâtis-Vert, commune de Langon,
demandeurs, ayant pour avoué Me GAYET,
Et le sieur Noël
Hemery, cultivateur, demeurant à la grée de Saint-Julien, commune de Renac, en
qualité de subrogé-tuteur des mineurs Charles, Jean-Marie et François Boutet,
défendeur, M* THELOHAN, avoué.
Les
2 février et 6 avril 1855 est signé une convention entre le ministre des Travaux publics et les compagnie des chemin de fer de Paris à Saint-Germain, Cette convention organise la fusion de ces compagnies au sein de laCompagnie
des chemins de fer de l'Ouest. En outre elle concède à titre définitif à la compagnie, parmi d'autres lignes dont une de Rennes à Brest, unprolongement de Rennes à Redon. Cette convention est approuvée par décret impérial le 7 avril 1855.
Intéressante opportunité, de tels travaux ne pouvaient que "booster" le commerce et donner des idées de bon rapport à certains. Cest ainsi qu'une femme Topuot, venue on ne sait d'où - il n'a jamais existé de patronyme comme celui-ci à Langon - en profita pour établir une cantine sauvage au village de Radineuf... mais bientôt interdite ! Radineuf qui eut son heure de gloire avec
un pic d'activité lors de la construction du tunnel de Corbinières - autre article -
La
voie unique, posée sur une infrastructure prévue pour une voie double, est mise en service le 21 septembre 1862.
L'absence d'un langonnais, inscrit à ce concours - dans la région rennaise - mais qui ne s'y présenta pas, nous donne l'occasion de nous attarder sur l'évolution technologique en matière de labour voici deux siècles.
Sur les 34 "concurrens" admis à participer, cinq firent faux bond dont le langonnais Jacques Grivel. Nous n'avons pas de précisions sur son adresse; il est fort possible cependant qu'il habitait à la Chenac : suite à mes diverses recherches ce nom de famille apparaît une fois lors du décès d'une Demoiselle Marie Grivel dans ce village
en 1931.
Un autre personnage qui ne nous est pas totalement inconnu figure également dans ce compte-rendu, M. des Nétumières, importante famille, propriétaire sur la commune de Langon, que nous retrouvons lors de la vente de la ferme de Courtiret en 1784.
L'article du journal Rennais "L'Auxiliaire Breton" est intéressant à plusieurs titres. Il nous informe sur un type de matériel agricole : la charrue, ainsi que sur les moyens de tractions utilisés à l'époque. Charrues de facture locale ou de marque (Dombasle, Jersey) tirées par des chevaux, par des boeufs, ou les deux à la fois.
Cette manifestation servira aussi à la promotion d'une nouvelle charrue anglaise tirée par huit chevaux.
Un autre point soulève également notre attention et notre curiosité : tout simplement l'orthographe de certains mots ou leur disposition. C'est ainsi, comme noté en gras au début du deuxième paragraphe de ce texte, les mots concurren(t) et assistan(t) n'ont pas de "t" à la fin. Sur-tout et long-temps s'écrivent avec in trait d'union, "très" est toujours
lié par un trait d'union avec le mot qu'il suit... Particularités de l'époque.
"Dès le
matin des écriteaux surmontés de flammes tricolores et placés sur le bord de la
route indiquaient le champ du concours et le lieu destiné à la réunion des
attelages..." Lire la suite
Trouvaille intéressante que cet Avis de Mise en Vente où l'on découvre que la Métairie de la Touche, avant la Révolution se nommait "La Touche-Chevreuil". Mais cette appellation était peut-être une confusion entre l'environnement boisé et giboyeux, près de la forêt du Bot, et la propriétaire de l'époque Gilette de Lorial, veuve Chevreul, comme le note Yves Cariou dans son histoire
de Langon. Voir ci-dessous :
...autre manoir très ancien il faut aussi signaler celui de la Touche. Il est
mentionné dès le 2 septembre 1431 et appartenait alors à Alain Lesné, prêtre de
Langon; mais il passa a Guillaume Jouhan en 1477, à Jean Graeschet en 1498, et
à Gilette de Lorial, veuve d'Arthur Chevreul. (Arch. Dép. d'I-et-V
– 3 H 86). Le 28 mai 1792 il
était à Mr de Balavan non domicilié au Département. (Registre
des Délibérations de la Mairie de Langon)
Avant cependant que cette Métairie ne soit la propriété de M. de Balavan en 1792, elle appartenat à François-Marie de Forges, lieutenant de vaisseau, et Gillonne-Marie-Joseph
de Lescouët, son épouse, Seigneurs de la Bousselaie à Rieux.
(Orthographe actuelle - XXe : Boucelaye)
La suite de l'histoire peut nous faire penser que cette mise en vente trouva un acquéreur éphémère, peut-être opportuniste du moment, puisque le Maire de Langon en 1790-91 fut un certain Noël de la Touche.
1.La Touche-Chevreuil, située Paroisse de Langon, Evêché de Vannes, à
quatre lieues de Redon, à trois lieues de Loheac , consistant en près de cent journaux
de terre, dont plus de trente journaux sont «ensemencés annuellement,
vingt-cinq journaux en prairie ; les bâtiments sont neufs. Cette métairie est affermée à moitié en
grains, vaches, moutons & bœufs. Le fermier paie de plus en argent .18
livres, toutes les taxes royales & seigneuriales : il y a un bois taillis &
des châtaigneraies, réservés pour les propriétaires. S’adresser à M Deforges.*,
en son Château de la Bousselaie, près Redon; ou à M. Perras, Procureur à la Cour,
place du Champ-Jacquet, à Rennes.
Jusqu'en 1874 la ferme de Courtiret, en haut du Bourg, appartenait à Mme la baronne et M. le baron Charles Alexis Thomas Barnabé Hay de Nétumières résidant à l'époque au château de la Bretèche en la commune de Saint-Symphorien en Ille-et-Vilaine.
Cette ferme située de part et d'autre de la route principale fut vendue par Madame la baronne en 1874, pour moitié, terres et bâtiments, à François Frédéric Renouard, l'autre moitié à Jean-Marie Delanoë
L'acte de vente précise que : " Julien Guérin, propriétaire cultivateur et fermier demeurant à la Métairie du Volay, agissant au nom et mandataire de Mme Anne Sidoine Marie Hay de Nétumières, veuve de Alexis..."
Informations intéressantes où l'on apprend que François Frédéric Renouard était alors Instituteur; les deux cosignataires de l'acte étant Joseph Hamon maréchal-ferrant et Emmanuel Gilard boulanger.
Sans doute une explication où, comment la boulangerie Gilard devint par la suite la boulangerie Renouard (François). La place principale devenait - en cette première moitié du vingtième siècle - l'
apanage pour une grande partie de la famille Renouard avec François boulanger, Isidore député-maire et négociant en pommes et autres produits tel que le gui exportés en Angleterre, Ernest mercerie (actuel café-tabac) et Madame veuve Renouard quincaillerie et café à la place du maréchal-ferrant Gramont (actuelle boulangerie).
Autre information, les chapelains Hay de Nétumières au dix-neuvième siècle étaient de gros propriétaires au Bourg et alentours de Langon. Si le baron et Madame possédaient la ferme de Courtiret vendue en 1874, ils étaient également propriétaires de la Métairie du Vaulay; et Madame la comtesse de Nétumières (mère d'Alexis, baron) avait déjà vendu le domaine de la Papillonays (en 1859) au
bureau de bienfaisance de Langon pour réaliser l'oeuvre de charité au profit des jeunes filles pauvres de la commune. C'est ce bâtiment - où se trouve la mairie actuelle - construit en 1875 - qui était tenu par une congrégation religieuse jusqu'à la loi se séparation de 1905. Il est à noter que comtesse ou baronne, ce sont les veuves qui "liquidaient" leur patrimoine !
Additif du 15 mars 2020 : une publication de mise en vente en date du 11 février 1874 nous confirme l'importance des biens fonciers de la famille de Nétumières. Mise en vente de Courtiret, Bréheil et Villeneuve.
1916... la Grande Guerre. Les poilus avaient alors des marraines - le plus souvent - mais aussi des parrains de guerre : correspondants de tous âges qui écrivaient et envoyaient des colis aux hommes des tranchées. Contrairement à la définition habituelle, les parrains et marraines étaient parfois plus jeunes que leur filleul, même si les soldats appelés étaient de jeunes hommes.
C'est ainsi que j'ai retrouvé une lettre d'un soldat du front adressée à son très jeune parrain Emile Dandé alors âgé de 10 ans. Je n'ai pas malheureusement la lettre envoyée par le jeune Emile au caporal Jules Renaud, mais je vous livre la réponse du filleul, sans doute son aîné de dix ans ! Courrier où l'on apprend que son auteur est originaire de Quimper... pourquoi Quimper? L'explication
se trouve dans le fait que la maîtresse de l'écolier Emile était elle-même originaire de Quimper. Mlle Le Deuff, née le 10 novembre 1893 fut nommée comme institutrice stagiaire le 30 juillet 1912 à l'école publique des filles* de Langon. On peut penser, comme précisé sur l'enveloppe, que Mlle Le Deuff fut titularisée et attachée à l'école publique des garçons.
1e mars 1916 :"Cher petit ami et parrain,
Tu dois sans doute trouver le temps long de ne pas recevoir de réponse à ta lettre..". Lire la suite.
Début 2006, entre la rue du Moulin et celle des Demoiselles, avant que certaines parcelles cadastrales ne changent définitivement de propriétaires, la Société Archéologique de Rennes installait pour quelques mois sa "grosse artillerie" - modules de chantier et pelleteuse - pour dégager l'un des nombreux tumulus répertoriés sur Langon. Comme le montre les photos ci-dessous, le résultat fut concluant.
Je ne m'étendrai pas plus sur les détails de l'opération. La Société Archéologique faisant bien les choses, si vous voulez en savoir plus - vous apprendrez, entre autre, que deux moulins (qui donnèrent le nom au lieu-dit "La Lande du Moulin" furent érigés sur ce tumulus à partir du XVe siècle et il est précisé : "Contrairement à ce que laissait imaginer le
toponyme « La Lande du Moulin », ce n'est
pas un mais deux moulins qui ont été dégagés
au cours de cette opération. " - vous pouvez consulter le rapport final de l'opération (150 pages, annexes comprises) agrémenté de moult détails et de nombreuses photos très intéressantes : INRAP - Rapport final
P.S. Si l'idée vous venait de passer du côté de la Lande du Moulin pour voir ou apercevoir ces fouilles, votre curiosité sera déçue. En effet, les travaux de recherches terménés, la Société Archélogique à recouvert (peut-être définitivement) tout ce qui avait été mis à jour.
Du 5 Juin au 24 Août 1944 - Vécu et raconté par Ange Meilleray
Ange Meilleray et Marie Dandé originaires de Langon habitaient à Caen - rue Eustache Restout - avec leurs trois enfants lors du débarquement en Normandie.
Ange Meilleray raconte :
(Document retranscrit par André Le fils aîné)
"Lundi 5 Juin 1944 : 22H30 alerte - Bombardement intense de la côte par l'A.A (Armée Américaine). Survol d'avions innombrables toute la nuit à basse altitude - Mardi matin 6 Juin : 9H30 Annonce officielle du débarquement par la radio; étonnement général - Mardi 6 Juin 1944 : 6H cessation des feux de D-C-A allemande - 6H45 chute d'un appareil de chasse
sur la caserne du 43e R.A. - Toute la matinée survolent de nombreux avions Britanniques - Mouvement de dispersion de tous les ressortissants du Reich (civils et militaires). Après-midi : 1er bombardement Ste-Marie et Vaugueux et rue des Jacobins..."Lire la suite
- Suite à ces événements, le périple de Caen à Langon raconté précédemment -
La saviez-vous ? Le pont de la Bosse est le plus ancien pont construit à Langon. Avant que divers ponts ne traversent la Vilaine (les premiers furent les ponts de Chemin de Fer - Corbinières et Droulin), et alors que seulement des bacs permettaient de franchir le fleuve à Beslé et Port-de-Roche, le pont de la Bosse existait déjà, il fut même construit sous l'Ancien Régime. Ce pont, de
structure modeste et invisible de loin, permettait à l'origine (et toujours maintenant) de franchir le bras de communication - ou déversoir - qui relie l'Etier à la Vilaine.
A une époque où le réseau routier était encore rudimentaire, où le Chemin de Fer n'existait pas, l'essentiel des transports se faisaient par voies navigables. Dès le XVIème siècle la Vilaine était canalisée entre Rennes et Messac. Le XVIIIe vit son extension jusqu'à Redon. Qui dit canal, dit chemin de halage continue tout au long du cours. L'obstacle du déversoir de l'Etier fut donc résolu à ce
moment là; et pour être plus précis, juste avant la Révolution comme le montre le plan de l'ouvrage ci-dessous datant de 1785.
Certes, ce pont discret est sans doute peu connu des Langonnais actuels, d'autant que la route touristique construite le long de la Vilaine dans les années 60 le confondit encore un peu plus dans le paysage. Les nombreux marcheurs qui empruntent le chemin de halage ne verrons sans doute pas de différence au niveau des diverses passerelles doublées de ponts identiques, sous la route, qui enjambent les
quelques ruisseaux rejoignant la Vilaine de Droulin à Corbinières.
Retenons tout de même le nom : la Bosse étant ce secteur au niveau de la Vilaine d'où part la route menant au Bourg par le PN 27. A cet endroit se trouve la "plage" du Duray... que nous appelions aussi, à juste titre, plage de la Bosse, environ cent cinquante mètres en aval du pont dont il est question.. Pourquoi plage? Le bord de la Vilaine à cet endroit accuse une légère déclivité
qui se prolonge quelques mètres dans l'eau. Dans les années 50, les enfants (dont je faisais partie) s'adonnaient ici à la pêche (photo) avec la bénédiction des parents qui savaient l'endroit non dangereux. Pour les mêmes raisons, en été, les troupeaux des fermes du quartier y venaient boire.
Quant à la dangerosité de la Vilaine ici, elle était tout à fait relative, ceux qui s'aventuraient un peu trop dans le courant y perdaient parfois la vie comme nous le rappelle divers articles de presse... le pont de la Bosse étant le point de repère pour les commentateurs.
Non loin de l'étier, la briquerie de
Durhay reconvertie en relais de chasse puis en maison d'habitation fut la toute
première entreprise de fabrication de briques, bien avant la briqueterie de la
Drionnais.
La première mention d'une briquerie à
Langon date de 1857, avec une autorisation préfectorale accordée à Mr Louis
Thélohan, maire de Redon, d'établir une usine équipée de groupe de 4 fours au
lieu-dit l'Ile de Droulin. En 1866, un document préfectoral signale que cette
briquerie est la seule à fonctionner dans le canton. (Sources - D. Escolan)
Le "Château" Côté intérieur (Agrandir)
1950 Famille Chaumont
Hormis peut-être la dernière génération, ou des personnes installés de fraîche date, quel langonnais n'est pas au courant des facéties de la Vilaine et de ses débordements intempestifs et répétés du côté des marais ou de la "pré" de Heinlé? On sait que cela ne date pas d'hier comme nous le rappelle entre autre un article de la Dépêche Bretonne de 1904 (Lire). A n'en pas douter, il était mal informé - ce dont on peut douter - ou inconscient le locataire des lieux qui en 2001 se désolait de la perte de ses outils dans son atelier envahi par les eaux (Journal télévisé de l'époque).
Si les bâtiments agricoles furent construits au niveau du sol, celui destiné à être habité fut surélevé d'un étage au-dessus d'un sous-sol qui n'en avait que le nom puisqu'au niveau du sol lui-même... pas question de creuser ! La photo ci-contre datant du début XXe
nous montre bien les soupiraux du faux sous-sol ainsi que l'escalier monumental - garanti contre les éventuelles dégradations des eaux - menant au faux rez-de-chaussée. C'est sans doute pour cette raison que certains habitués de l'endroit parlaient du "château" en désignant ce corps de bâtiment.
Il est évident que les crues quasi annuelles de la Vilaine perturbaient régulièrement la vie de l'exploitation tenu durant plus d'un demi-siècle par la famille Chaumont. Mais exploitation qui connu sa fin en 1960 lorsque Eugène Plessis, le dernier propriétaire agricole, se noya en voulant sauver son troupeau lors d'une nouvelle inondation.
17 août 1944, dans la
foulée du débarquement du 6 juin, le secteur de Caen où habite la famille Ange Meilleray est enfin libéré.
17 août 1944, le 1er
Régiment de Transports FFI de Rennes est constitué – Principale activité : Transport Militaire Automobile pour la
population civile –
Dans l'organisation de ce
régiment se trouve la 7ème compagnie sous les ordres du capitaine
Marionneau. Ce même capitaine Marionneau que l'on verra à la tête d'une 1ère
compagnie opérant au maquis de Saffré fin juin 1944. Dans l'organigramme de
cette 7ème compagnie apparaît le sergent Emile Dandé (voir document ci-contre) comme sous-officier
comptable. Son rôle étant, entre autre, comme le montre le second document
(cette fois-ci écrit de
sa main contrairement au premier), régler les fournitures d'approvisionner
de la compagnie en équipements complets du parfait soldat par l'intermédiaire
du fourrier de service.. Emile Dandé est le frère de Marie… épouse de
Ange Meilleray cité plus haut.
Et c'est fin août
qu'intervient l'épisode qui suit.
Raconté par Jean-Pierre
Meilleray, fils d'Ange et Marie :
"C'était à la fin août 1944, alors que le
Débarquement battait son plein, nous venions d'être libérés. Nous manquions
alors de tout : plus de nourriture, pas d'eau, pas d'électricité… Quand nous
vîmes arriver, on ne sait d'où, l'oncle Emile en tenue militaire…"
-Son engagement et ses fonctions décrits plus haut
explique sa tenue. Il est à penser qu'alors en mission dans la région, il aura
laissé ses coreligionnaires pour rendre visite à sa famille en grandes
difficultés –
"Après
deux ou trois jours passés à la maison, en concertation avec mes parents,
ceux-ci et l'oncle Emile décidèrent que nous prendrions la route, moi, qui
n'avait alors que onze ans, ma mère et l'oncle, pour Langon où je pourrais
reprendre une année scolaire normale; ce qui était bien entendu impossible à
Caen.
" Et
c'est ainsi que nous partîmes tous les trois pour un périple d'environ 270
kilomètres qui dura une semaine et nous mena de Caen à Langon en passant par
Condé-sur-Noireau, Rennes, le Grand-Fougeray et enfin Langon.
"Qu'avaient
pour bagages ma mère et mon oncle, je ne m'en souviens plus. Par contre, moi –
et je suis obligé de m'en rappeler car si c'était à refaire je ne l'aurais
certainement pas emmené – j'avais cette petite mallette qui en fait était une
boîte à munitions de l'armée, en métal, dont le poids à vide suffisait déjà seul
à couper les doigts d'un enfant de mon âge (photo à droite).
"Et
nous partions à l'aventure, sans moyens de transports programmés et parfois pas
du tout. Au gré des rencontres nous laissions la marche à pieds pour emprunter
soit des convois militaires, soit d'autres transports des plus hétéroclites.
"C'est
ainsi qu'avant d'arriver à Condé nous longeâmes à pieds sur plusieurs
kilomètres, le Noireau. A Rennes nous passâmes une nuit chez des amis de mes
parents qui (quel soulagement ! ) nous ouvrirent leur porte lorsque nous y
frappâmes inopinément.
"Une
partie du voyage se fit sur le plateau bâché de la camionnette d'un livreur de
charbon; à la descente nous étions tous les trois couverts de suie, noirs comme
des charbonniers.
"Pourquoi
Rennes/Le Grand-Fougeray ? Sans doute parce que l'occasion se présentait ainsi.
Mais ce fut le dernier parcours le plus folklorique. Les douze derniers
kilomètres se firent dans une charrette aux pas lents d'une paire de bœufs !
Partis du Grand-Fougeray en début d'après-midi, après une semaine de
péripéties, le bourg de Langon nous voyait enfin – quoiqu'il fit nuit – entre
dix et onze heures du soir en ce début septembre de 1944.
"Nous
nous séparâmes là, au milieu du bourg. Moi et ma mère nous rendant chez mon
oncle Auguste Meilleray (Père, ancien maire de Langon), mon oncle Emile retrouvant sa famille à
la Pommardière*." JPM
* Marie et Emile Dandé et leur six enfants déménagerons au Grand Clos à la fin de ce mois de septembre 1944
Cartes Postales et Topographie (Le premier sujet me conduisant au second)
Photos ou cartes postales... au début du siècle dernier les appareils photographiques étaient rares; mais leur rareté était compensé par une qualité bien supérieure à celle des appareils de grande vulgarisation (style "instamatic") des années 60/70.
De plus, si les photos étaient exceptionnelles, les photographes se déplaçaient pour les mariages ou autres événements importants ainsi que pour les photos de fin d'année dans les écoles. Les familles n'hésitaient pas à se faire "tirer le portrait" en studio. Portraits ou photos en pied, l'opérateur proposait des services particuliers tels que des tirages sous forme de carte postale avec, parfois, quelques
montages spécifiques. Voir les 2 exemples ci-contre.
Cartes postales : suite à mes recherches j'ai trouvé cette carte postale intitulée "Chalet des Vignes" datant du début XIXe (Voir ci-dessous). Les Langonnais interrogés m'ont fait comprendre que ce "chalet" était surtout connu ou reconnu des habitants du Bourg essentiellement. Il s'agit en fait de la maison de Madame Durand, maison sise derrière et au-dessus des commerces de la place centrale- appelé également "Château
des Vignes" - on y accède soit par Courtiret, soit par la petite venelle privée au-dessous de l'ancienne boucherie Frin.
Pour y être allé et la photographier dans son état actuel (photo 2), j'ai également aperçu la contre-plongée du lieu au-dessus du clocher et des clochetons de l'église : vue imprenable ! (Photos 3 & 4) - Et cela nous donne une idée de l'imposante déclivité entre la place de l'église et le terrain de football.
En agrandissant la photo N° 4 vous pourrez constater que l'on aperçoit le clocher de Sainte-Anne - et pour la topographie du lieu vous aurez un point de repaire : la boule au sommet du clocher sous le pied du coq correspond au niveau du pied de la Croix St-Michel 200 mètres plus haut
!
Sujet déjà abordé avec les ardoisières (Revoir) , Langon, comme souvent à la campagne, exploitait son sous-sol et ses ressources à des fins locales. Outre l'exploitation du schiste (ardoises et palis) au XIXe et début XXe siècle, Langon possédait également une carrière de sable entre la Gare et Port-de-Roche de
chaque côté de la départementale, puis uniquement du côté droit (en allant sur Langon) l'autre côté servant de décharge municipale dans les années 1950/70 - voir plan de situation - . Le dernier exploitant de cette ressource fut Albert Marchand dans les années 60/70. Mes dernières recherches (février 2020) me fournissent un document de 1922 dans lequel un certain T. BEZIER, Directeur du Musée d'Histoire Naturelle de la Ville de Rennes
nous en apprend un peu plus sur l'étendue de cette carrière de sable - en 1900 - et sur la composition du matériau : Lire.
D'autres richesses du sous-sol furent également exploitées : l'argile sur le site de la Briqueterie(une vue actuelle), à gauche en direction de Brain-sur-Vilaine et le grès à la Morinais (Voir ci-dessous un petit historique). Historiquement, ces deux sites virent
le jour et eurent leurs heures
de gloire simultanément lors de la construction de la voie de chemin de fer de Rennes à Redon. Pour réduire entre autre les frais de transport, la société en charge des travaux de la voie ferrée avait pour pratique d'utiliser au maximum les matières premières présentes dans les communes situées sur le parcours de la ligne en construction. Il n'est pas exclu d'ailleurs que ce fut également le cas pour la sablière jouxtant la voie.
Ce fut donc avant 1860 que s'ouvrirent ces nouvelles exploitations, rappelons que le décret impérial autorisant la mise en oeuvre de la nouvelle ligne date de 1855, que le pont de Droulin qui, lui, n'est pas en pierre de la Morinais, fut construit en 1861 et que la ligne fut inaugurée en septembre 1862 (la gare de Fougeray-Langon en 1864). De la briqueterie sortirent les briques nécessaires à l'édification
des gares et maisonnettes des passages à niveau.
Une précision pour la Briqueterie : :En 1880, pour palier les aléas d'une usine mal située à la Briquerie, sujette aux inondations annuelles récurentes, une nouvelle usine se construit
à l'initiative de la société Bignon et Cie au bord des marais langonnais. Connue successivement sous plusieurs
raisons sociales, (Sté Bignon et Cie, entreprise Sergent, briqueterie d'Aucfert
et entreprise Barreau) La briqueterie est équipée d'un four à feu continu
équipé du système Hoffman. (Sources D. Escolan) - Une vue du site en pleine activité : photo
P.S. L'Etablissement fut mis en vente en 1887 : Voir annonce.
Pour la pierre de la Morinais, quelques éléments d'information me permettent de donner les précisions suivantes :
Il s'agit d'un filon de grès à
fleur de terre d'environ cinquante mètres de large sur un petit kilomètre de
long commençant avant le village de la Morinais (en partant de la route de
Pipriac) et allant se perdre du côté de la Gougeonnais (Voir plan). Sans autre
précision sur la profondeur du filon, l'extraction du grès s'arrêtait à la
rencontre d'une roche plus dure essentiellement constituée de gneiss.
Les premières utilisations de ce grès à partir de 1855 furent
donc la fabrication de ballast pour la voie ferrée ; un nom apparaît à cette
époque qui semble concerner l’exploitation : Monterrain Mathurin. On
trouve ensuite dès 1890 un entrepreneur du nom de Roussel Julien (ainsi
que le nom de deux ouvriers Bouvier Pierre et Brosseau). Dans les années
1900-1910, comme le témoigne cette photo , l'exploitation est tenue par un M.
Bézier, puis Roussel Pierre en 1912, ainsi qu'en 1910 celui de Bossu
Joseph contremaître carrier ; s'il y avait un contremaître il est évident qu'il
avait sous ses ordres plusieurs ouvriers, mais aucune source ne me permet d'en
préciser le nombre. Par contre, après le ballast, la pierre fut extraite pour
la construction de maisons à Langon, des écoles (des sœurs 1911, des frères
1935) et du patronage (1938) ainsi que de maisons à Beslé. Avec l'épuisement du
site, il semble qu'une production "industrielle" fut remplacée
ponctuellement par l'exploitation de certains propriétaires ayant encore sous
leurs pieds quelques restes de filon. Le dernier exploitant important connu fut
Jean Plassais, entre 1965 et 1995, dont la zone d'extraction se situait plutôt
du côté de la Gougeonnais et qui faisait à nouveau du gravier pour le ballast à
destination de la SNCF. Jean Plassais vendit alors la concession à cette
dernière qui en retira encore quinze mille tonnes avant épuisement définitif du
site à cet endroit.
Si notre Langon est une commune du Canton de Redon en Ille-et-Vilaine, nous savons qu'elle n'est pas la seule à porter ce nom.
Nous connaissons tous également Langon chef-lieu d'arrondissement du département de la Gironde. Code postal 33210.
Personne n'ignore non plus cette autre commune du Loir-et-Cher. Code postal 41320.
Je ne vous apprend pas, je suppose, qu'il existe un Le Langon en Vendée. Code postal 85370. Pour ce dernier et pour la petite histoire, j'ai du me battre en 2015 pour la rectification d'une grossière erreur concernant l'Histoire de ce Langon. Une famille canadienne originaire de cette commune n'avait pas trouvé mieux pour alimenter son site Internet
que d'y insérer une Histoire du Langon - de Vendée, donc - qui n'était qu'un copier-coller de l'Histoire de Langon (35660) puisée sur le Web ! Une intervention de ma part auprès de la mairie concernée n'ayant donné aucun résultat, je parvins à faire supprimer cette anomalie en m'adressant directement à cette famille canadienne.
Moins connu le village de Langon situé sur la commune de La Bâthie en Savoie (73540). (Voir carte)
Encore plus discret Langon, lieu-dit sur la commune de Bayons (04250) dans les Alpes de Haute Provence. Pour y être allé, par curiosité, je n'y ai trouvé qu'une grange de ferme isolée... même pas la ferme. A quelques encablures se trouve un ravin du même nom. (Carte)
Mais, sortons des villes et villages pour découvrir Jean-François-Marcoul LANGON
un François de Langon -sans autre référence que celle de musicien -
qui nous propose cette sympathique musique : clip ci-contre.
Plus original, Marceline Langon :
Marceline Langon est le nom fictif du personnage principal d'une nouvelle de Jules Mary "La belle ténébreuse" paru sous forme de feuilleton dans le Journal Parisien "Le Petit Journal" en 1888. Ci-contre
Victor-Anatole-Jules Mary (1851 - 1922) écrivain, dramaturge et feuilletoniste français. Pas totalement inconnu des langonnais: auteur de la pièce de théâtre "Roger la Honte" au répertoire de la Troupe des Menhirs dans les années 50.
Mes choix d'articles de journaux, et plus particulièrement de l'Ouest-Eclair, reprennent en priorité des informations concernant Langon au fil des ans, avec certaines "échappées" sur les communes environnantes. Ces autres communes font en général partie du canton de Redon et donc du même Département d'Ille-et-Vilaine.
Cependant, il est une autre commune qui pourrait logiquement nous apparaître plus étrangère, mais qui est paradoxalement plus proche : Beslé. D'un autre département et séparée par la Vilaine, Beslé n'aurait pas vocation à entrer dans les habitudes langonnaises. C'est oublier la proximité du Bourg de Beslé avec celui de Langon. Ceux de St Ganton, Renac ou St Melaine sont perdus
aux confins de notre commune, Ste Anne (avec ses Chouans!) sur l'autre rive du fleuve, et Brain sans autre intérêt que ses liens presque millénaires avec nous par l'entremise de l'Abbaye de Redon... mais un peu oubliés. (Liens renoués actuellement - 2016 - et depuis de nombreuses années avec le regroupement paroissial)
Un pont, une Gare et quelques commerces : tout pour attirer le client. Rappelons que longtemps Langon fut dépourvu de médecin, c'était le docteur Bono à Renac ou, plus près, le docteur Mény à Beslé ou justement se trouvait la pharmacie la plus proche, Langon en étant démuni. Ceci explique cela en grande partie. Nous avions le garage Guérin à la Gare, mais pour certain le
garage Brillant de Beslé avait ses adeptes. Il y avait la minoterie Couasnault à Montenac en Langon, mais certains agriculteurs allaient moudre leur blé au moulin de Beslé d'où ils revenaient avec leurs sacs de farine pour la fabrication du fameux pain de "ménage" dans leur propre four; quel ferme n'avait pas son four? De même au mois de septembre-octobre avec la récolte de blé noir.
Je me souviens aussi de quelques élèves qui étaient scolarisés de ce côté-ci du pont, du moins à l'école des Frères. Et que dire de la nouvelle ENTENTE de LANGON-BESLE en football (Bulletin Paroissial 1968)... mais qu'est-elle devenue depuis cette époque? J'ai cru comprendre que celle-ci n'avait pas fait
long feu... Je vais me renseigner...
Il y eut donc pendant de nombreuses années des intérêts réciproques des deux côtés de la Vilaine, même si chacune des deux communes menait ses activités où ses festivités indépendamment l'une de l'autre. Le concours de pêche de Beslé des années 30, qui prit une importance presque monstrueuse (!) en est le meilleur exemple, qui en partie se situait pourtant sur les
rives langonnaises de la Vilaine : Voir les détails. - Autres documents photographiques sur le Pâtis Vert et les différents ponts -
J'ai encore quelques souvenirs diffus de la Foire de la Sainte Agathe au Bourg. La place de l'église envahie par les boeufs et les parcs où s'ébattaient de jeunes porcelets... ce devait être vers la toute fin des années quarante. Comme l'abbé Jacques - Bulletin paroissial de septembre 1968 - j'ai assisté au baroud d'honneur de la Foire St Joseph au milieu des années
soixante.
En fait, au dix-neuvième et début du vingtième siècle il y avait 3 foires annuelles à Langon, les 5 février (Ste Agathe), 19 mars (St Joseph) et le 15 mai. La première se tenait au Bourg, la seconde au Chêne Mort près de la Chapelle St Joseph, la troisième sur la Lande à la Croix St Michel.
Dates de ces 3 foires confirmé par cet extrait des délibérés municipaux de Juin1907 intitulé : "Procès Verbal d'adjudication de la perception des droits de place aux trois foires de Langon". - ci-contre -
Si, comme précisé ci-dessus, nous avons vu s'éteindre les deux premières dans les années 50/60, je n'ai pas trouvé d'informations concernant la disparition de la dernière dont nous trouvons tout de même un comte-rendu, de celle tenue en 1925, dans le Bulletin Paroissiale de l'époque - Relire - Quant à la foire de la Ste Agathe
du 5 février, il semble, comme nous le donne l'Abbé Jacques Porcher, qu'elle fut transférée au début des années 50 - certainement en raison des perturbations de circulation - sur l'emplacement de celle alors disparue à la Croix St Michel, avant de disparaître à son tour définitivement.
Mes dernières recherches - Février 2019 - nous apprennent qu'en 1838 un décret Royal accorde une nouvelle foire à se tenir le 16 octobre de chaque année, mais dont nous n'avons plus aucune trace. Ci-dessous l'article paru dans l'Auxiliaire Breton.
Au fil de mes recherches le journal "Le Temps" daté du 2 décembre 1890, dans son feuilleton du moment signé Jules Lermina, nous fait découvrir ce passage où apparaît le village de Langon... lieu aussi peu sûr que les villages voisins !
Retenons qu'il s'agit d'un roman historique qui se déroule en 1815, et que, comme tout bon roman l'imagination de l'auteur ne reflète pas forcément la réalité... du moins pouvons-nous l'espérer.
"Charlotte Phoyeu alias Jacques Grandchamps a d’ailleurs changé le nom de Langon contre celui de GAULON.C’est un petit roman à l’eau de rose mais sa description de Langon est exacte. Elle parle même du juvenat." (Danièle Escolan)
Voici quelques pages de ce roman "à l'eau de rose", j'ai surligné les passages où, après la description de la tenue "archaïque" des frères, et celle d'un recteur "aux cheveux blancs coupés en brosse", on retrouve effectivement une réelle description de l'église de Langon et de la chapelle Ste Agathe
Au fil de mes visites et conversations avec d'anciens langonnais, il s'avère qu'un événement d'une grande gravité survenu sur la commune de Langon habite encore la mémoire de certains, mais de manière floue et incertaine et sur la date et sur les détails de ce fait.
Il s'agit d'un très grave accident ferroviaire sur la ligne encore à voie unique au niveau du Bourg de Langon. Dans un courrier que m'adressait Yves Cariou depuis Jounieh au Liban daté du 30 mai 1961, celui-ci, s'interrogeait alors : "... Un autre point qui me reste à éclaircir aussi est un accident de chemin de fer qui aurait eu lieu près du Petit Pont des Carriaux et dont M. Tressel, je crois, m'avait
parlé...".
Et ne voilà-t-il pas que cette semaine même - mardi 31 mai 2016 très exactement - Yvette Cassadou (grâce à l'intérêt porté par son mari André Cassadou et M. l'abbé Rocher, recteur de la paroisse, sur l'histoire locale) sort de ses archives l'article d'un journal rennais faisant état de cet accident. Oh, Miracle ! J'ai ma réponse... tous est dit. On apprend que cet accident survint en 1871, le dimanche
26 février à 18H15 : voici tous les détails en cliquant sur ce lien. Et dans le journal "Le Gaulois" du 7 Mars 1871
Yves Cariou enseigna à l'Ecole St Jean Baptiste sous la soutane des Frères Maristes, en même temps qu'il poursuivait ses études à l'Université de Rennes; ceci entre 1944 et 1950. Trop jeune en ce qui me concerne pour que je sois son élève, j'ai bien trouvé quelques langonnais qui se souviennent l'avoir eu comme maître. Mais mieux encore,Armand Guérinde la Gare - du même âge que notre historien -, se rappelle ses sorties avec Yves Cariou,
à pieds depuis le Bourg jusqu'au Bot et dans les villages alentours. Il amême le souvenir d'une viré les ayant emmenés jusqu'à la Couardre... où ils repérèrent trois belles filles qu'ils retournèrent voir à travers champs. Yves Cariou alors en soutane eu l'occasion d'accrocher celle-ci dans certains barbelés ! D'autres sorties, entre autre sur Brain, se faisaient à vélo et parfois tous deux sur la même bécane aux roues rafistolées tant bien que mal...
Ceci confirme qu'Yves Cariou allait bien "sur le terrain" pour peaufiner son Histoire de Langon, mais pas forcément seul, et ses contacts avec les Langonnais n'étaient pas dénués de rencontres agréables...
Transmission orale d'un détail historique non vérifiable à ce jour mais qui semble tout à fait fiable :
Alain Philippeau de Port de Roche raconte : "Un ouvrage important dans l'édification de la ligne de chemin de fer de Rennes à Redon fut le percement du tunnel de Corbinières. Pour mener à bien ces travaux, et à moindre coût, on fit appel à des prisonniers - sans que l'on puisse, pour le moment, préciser quel "type" de repris de justice -. Ceux-ci étaient hébergés à Port de Roche dans un bâtiment appelé "Métairie" mais désigné
sous le nom de "Prison" pendant toute cette période. Afin de garantir un maximum de sécurité et d'encadrement de ce personnel particulier, la voie de chemin de fer, unique à l'origine, fut doublée d'une ligne parallèle, allant du tunnel en construction à la prison, sur laquelle on installa une navette qui permettait le transport de ces prisonniers. Encore maintenant, on peut apercevoir (je l'ai vérifié moi-même), en contrebas de cette "prison", l'espace - bien entendu actuellement
dépourvue des rails de l'époque - creusé au même niveau que la voie actuelle en service."
Michel Massiot de Heinlée sur le même sujet précise : "J'ai entendu mon grand père dire que pour le percement les travaux se firent simultanément en trois endroits : de chaque côté et au milieu au niveau de la cheminée..."
Le tunnel : historique et détail des travaux du percement initial
Noms imagés donnés au Bourg à certaines rues et chemins voici quelques décades :
La rue des "Petites haines" : rue ou quartier situé entre la Bimais et la rue Saint-Père actuelle disigné ainsi en raison de la nombreuse marmaille évoluant dans cette zone, petits enfants en culottes courtes : "haines" en patois.
La rue du "Chemin Pissou" : chemin situé en face du Centre Commercial actuel au bas du Bourg, encadré de haies et de recoins permettant une certaine discrétion où les femmes allaient se soulager une dernière fois après une longue marche avant de se présenter à l'office du dimanche. Il faut dire que les hommes étaient privilégiés avec leurs "pissotières" juste à côté de l'église!
La rue des "Monte-à-genoux" : surnom donné au chemin de la Pommardière en référence à un certain langonnais un peu porté sur la boisson à tel point qu'il lui était difficile de la monter ou de la descendre sur ses deux pieds. Les méchantes langues précisaient alors que celui-ci allait plus droit à vélo qu'à pieds...
La fontaine de la Fiscanerie : ce nom semble aujourd'hui complètement oublié; il s'agit de cette fontaine rue de la Brûlerie, quelque peu délaissée aujourd'hui. Dans ses souvenirs langonnais, l'Abbé Jacques Porcher la cite en avril 1970.
Villages disparus, détruits ou dont le nom n'est plus employé :
La Gaudichonnerie - A l'angle de la route de Port de Roche et la montée vers Quenairon. Il ne reste plus rien de ces bâtiments, mais la chronique judiciaire nous livre des faits survenus à cet endroit. Deux procès d'Assises, l'un en 1900, l'autre en 1928 avec même une photo : Agrandir. Auguste Louis (Charron) en était le propriétaire ou le locataire. - Un accident de voiture (à cheval) est relaté également au niveau de ce village dans le bulletin paroissial de 1925 Lire.
D'autres investigations, entre autre dans les délibérés du Conseil Municipal, nous apportent de nouvelles précisions. Le 30 juin 1895, lors de la vente - annuelle - du foin de la prairie communale des Hommerais (entre Heinlée et la Vilaine), le premier acquéreur est Roger François (Roger étant le nom) de la Gaudichonnerie - Voir.
Mouton-Crevé (ou Crève-Mouton) - Voir aussi lesQuatre Routes - A l'angle de la route de Pipriac et de Renac côté Chapelle St-Joseph. Il devait y avoir plusieurs maisons. Un certain Jean Vitré (journalier) y habitait en 1916. Présence d'un village à cet endroit
étayé par les propos
de l'Abbé Jacques Porcher -Bulletin Paroissial du 21.08.1968 .
La Croix Georget - Lieu-dit situé à côté de l'endroit où s'installa la scierie Nevoux. Une croix en bois fut déplacée lors de la destruction d'une maison et intégrée dans le mur de la maison Nevoux. Cette croix que certains nomment à tort la croix Nevoux est bien la croix Georget (photo).
Au lieu-dit habitaient en 1898 un nommé Cornu présent dans la liste des adjudicataires pour le foin de la prairie communale des Hommerais (Voir) ; en 1911 Julien Gérard présenté sur les registres comme journalier et laitier.
La Garenne - Par déduction, village, ou du moins quartier de la Gare : en 1881 Cornu François, maréchal-ferrant, disait y habiter lors de l'inscription de sa fille Marie-Louise à l'école, sachant que la même année pour l'inscription de son fils François le domicile est donné à la Gare. En 1896 le même Cornu fait partie des adjudicataires de la prairie communale des hommerais comme étant toujours à la Gare alors qu'en 1898,
également adjudicataire il est situé à la Croix Georget, quartier de la Gare disparu en tant que tel aujourd'hui disparu... ou du moins ne reste-t-il que la Croix qui permet de définir le lieu. On peut donc penser que Garenne et Croix Georget se jouxtaient, à moins qu'il ne s'agisse de deux appellations différentes pour un même endroit. (Voir détails en rubrique répertoires) - En 1881 on
y trouve aussi Billard Clément, poseur (de rails); la Garenne située à la Gare parait le lieu le plus approprié pour un ouvrier travaillant aux Chemins de Fer.
Le Hameau des Sablonnais - Diverses études géologiques notent la présence de sables rouges entre Port-de-Rche et Heinlée. Des carrières furent exploitées au cours du XIXe siècle et au XXe jusque dans les années 1970. Ce n'est donc pas sans raison que l'actuel quartier de Langon désigné comme "La Gare", avant que ne soit construite la voie de chemin de fer, avait pour appellation "Les
Sablonnais" comme en témoigne l'extrait ci-dessous :
La Bergerie - Aucune indication ne permet pour le moment (mars 2016) de préciser le lieu. Y habitait en 1881 Jean Hamon (Tourneur) qui eut au moins quatre enfants : Louise, Jean-Marie, Julienne et Baptiste.
Comme pour la Gaudichonnerie, la vente du foin de la prairie de Hommerais nous donne des informations qui pour la Bergerie nous permet de situer cette dernière. Le 30 juin 1895 nous avons parmi les acquéreurs Hamon Jean-Marie de la Croix St-Michel; nous le retrouvons à nouveau sur les listes de 1896 et 1897. Puis le 1er juillet 1900 où il est précisé "Hamon Jeantourneurà Saint-Michel"; nous retrouvons donc ici notre "tourneur" de 1881. On peu donc déduire avec certitude que la Bergerie se trouvait dans le quartier de la Croix St-Michel.
Les Quatre Routes - Sans doute Mouton Crevé, un article de 1903 de l'Ouest-Eclair sur une agression survenue à cet endroit parle de l'intervention des fils Tulot et Fourny. Un registre scolaire de 1905 confirme la présence de la famille Tulot Jean-Marie, ouvrier, ayant également une fille prénommée Hélène. On y recense
aussi en 1907 une famille Jean Gicquel, laboureur, avec deux filles Emilienne et Mathilde. Tous ces éléments semblent indiquer la présence d'au moins deux familles et peut-être trois (famille Vitré en 1916 que l'on retrouve plus tard au village de Heinlée) dans ce village (Tulot - Gicquel - Fourny également cité habitait au village voisin de la Jaunaie)
Les Quatre Chemins - Peut-être du côté du Coudrais - On y trouve en 1881 la famille Jean Mondy, maçon, avec trois enfants : Eulalie, Rosalie, Jean-Marie.
Le Pâtis Vert - Une précision importante sur ce village ou lieu-dit. De nombreux faits ou détails sont rapportés par la presse sur ce village. Quand on arrive à Langon depuis Beslé, à la sortie du pont se trouve sur la gauche une demeure assez imposante sise au lieu-dit "Pâtis Vert", cette construction unique de ce côté de la route (avec un débit de boisson) n'était qu'une petite partie du village qui, pour l'essentiel
se trouvait sur la droite, composé d'un hôtel débit de boisson, à l'enseigne du "Poisson d'Argent", et un commerce de négoce en tous genres, mais principalement de boeufs vers son déclin. Ces bâtiments furent en partie détruits par le souffle de deux bombes anglaises tombées en 1944 à une vingtaine de mètres en arrière - terrain appartenant au château de la Gaudinais - et qui firent 5 victimes (dont Lépine Robert, 27 ans; Burban Yvonne, 57 ans et Quiban Anne, 19 ans). Le pont, lui, fut détruit le 4 août 1944 en même temps que le pont de l'Ilette, suite à un
minage des allemands. De ce village dont voici l'emplacement actuel Agrandiril ne reste plus que des vestiges envahis par la végétation - Une photo - Photo avant la destruction -
P.S. L'Hôtel-Restaurant était devenu propriété communale en 1942 : sa mise en vente. : petite annonce qui nous donne des précisions intéressantes sur l'utilisation et la configuration de
l'immeuble.
*Voir également en 1864 la vente par licitation des biens du propriétaire de l'auberge de l'époque Jean-Marie Boutet
Photos du Pâtis Vert AVANT sa destruction - Photos des Ponts de Beslé (Avant 1944 / détruit / Bailey (provisoire) / Actuel)
Pâtis Vert
1936
2016
Ponts de Beslé
1940
04.08.1944 - Côté Langon
1950 - Pont Provisoire
1940
04.08.1944 - Côté Beslé
1950 - Pont Bailey
Vue du tablier
Série de cartes postales en vente à Beslé. Y sont représentés le premier pont avant sa destruction, puis le pont Bailey.
Toutes ces cartes présentent une vue sur le Pâtis-Vert soit avant sa destruction en 1944, soit après. La première ci-dessous nous montre les plus proches constructions à l'entrée du pont côté Langon (avec l'hôtel-restaurant "Au Poisson d'Argent")...même si la carte nous le donne comme une vue concernant Beslé. Il est vrai qu'à l'époque, dans les années 30, les concours de pêche organisés par Beslé se déployaient sur les deux rives de la Vilaine : Ouest-Eclair 1931
Quelques détails historiques sur le Pont de Beslé
(Rapports et délibérations du Conseil Général d'I.&-V. Année 1865)
...Il appuie le voeu du Conseil d'arrondissement de Rennes, recommandant à l'administration de veiller à l'éxécution ponctuelle du tarif au bac de Beslé et de hâter, autant que possible, l'éxécution du pont qui doit remplacer ce bac et qu'ont rendu nécessaire les gares de Beslé et de Langon.
Le Marais - Sans doutedu côté de Heinlée - On y trouve en 1905 la famille Jean-Marie Roul, cantonnier, avec une fille : Anastasie.
Guerbouis- N'est plus usité maintenant - Partie la plus basse côté Vilaine du village de la Louzais. Cité dans le bulletin paroissial de 1925 à l'occasion d'un enfant de la famille Rémy ondoyé le 12 mai.